Randonnées d'automne doré

Les arbres commencent à se parer d’or
Lorsque l'automne arrive à notre pays, nous attendons tous avec impatience les tons dorés : les mélèzes ont déjà changé de couleur et brillent dans les nuances les plus chaudes. Le ciel est vaste, l'air est pur et le soleil diffuse sa lumière brillante. Y a-t-il une meilleure période pour randonner?
Ces dix propositions de randonnées vous mènent à des endroits où vous pouvez randonner en admirant le spectacle grandiose et coloré des mélèzes et profiter pleinement de l’automne.

Randonnée le long d’un bisse du Bas-Valais

Sur les hauts de Davos direction Schatzalp
Dominant l’orée de la forêt, cette randonnée prend, en automne surtout, des airs de haute montagne, avec sa vue sur les mélèzes parés d’or en contrebas et sur les premières neiges un peu plus haut. Mais on y apprécie toutefois les avantages d’un chemin panoramique facile. La randonnée mène du Gotschnagrat au col de la Strela en passant par des sentiers à flanc de coteau à la vue imprenable. Des chaînes de montagne et des vallées célèbres comme celles de Dischmatal ou de Sertigtal attirent le regard. Évidemment, on ne peut pas manquer «l’oeuf d’or», l’hôtel Intercontinental de Davos à l’architecture futuriste et à la couleur originale. Depuis le col de la Strela, la vue donne sur l’autre versant: la vallée du Schanfigg, qui abrite Arosa, et, au loin, la région de la Surselva. À la fin du Moyen Âge, le col de la Strela était une route très empruntée par les Walser. Le rêve d’un train à crémaillère qui passe par le col a été abandonné avec l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Dans les années 1970, une route passant par le col a même été planifiée. Au fond d’un tiroir se cache encore le projet d’un tunnel reliant Davos à Langwies sous le col de la Strela. À l’abri du vent, un peu en deçà du col, se trouve un restaurant de montagne qui sert une petite collation bien méritée avant de reprendre le chemin qui descend rapidement jusqu’à l’alpage de Schatzalp au prix d’un passage assez raide. L’hôtel de montagne de style Art nouveau qui s’y trouve avait été conçu vers 1900 pour servir de sanatorium. Il est devenu célèbre grâce au roman de Thomas Mann, «La Montagne magique». L’hôtel Schatzalp a aussi la réputation d’être un lieu magique. Le temps file lorsqu’on s’y détend ou que l’on visite le jardin botanique. Mais rien ne presse: en haute saison, le funiculaire de Schatzalp effectue la descente à Davos jusqu’à minuit.

Cols rocailleux en duopack
Pour être toujours au courant de l'évolution des couleurs d'automne dans les différentes régions de la Suisse, nous vous recommandons la Carte des couleurs! Cliquez ici.

Val Bavona automnal
Les Alpes qui surplombent le Val Bavona contrastent avec la vallée. Elles sont vastes, aériennes et colorées en automne. Les itinéraires sur ces hauteurs plairont aux randonneurs qui aiment les marches exigeantes. En effet, les chemins mènent souvent sur des escaliers raides, comme durant cette randonnée difficile, qui peut aussi être répartie sur deux jours avec une nuitée au refuge Piano delle Creste. En face du hameau de San Carlo, le chemin traverse une forêt de hêtres, puis de bouleaux et de mélèzes. Vers 1700 mètres, les arbres disparaissent. Peu après, on aperçoit les chalets de Corte Grande. Le chemin enjambe alors ruisseaux et buissons d’aulne: un signe indubitable que l’homme s’est retiré. L’exploitation alpestre a été abandonnée dans le Val d’Antabia en 1967. Les chalets de Pianascióm ont été transformés en refuges. De la cabane, il faut monter en direction du Laghetti d’Antabia. Au premier lac, le chemin bifurque à gauche vers l’alpage de Solögna. A travers plaques de roche, pierriers et parfois une végétation aride, il mène au col Bocchetta Fornasèl. On traverse sur les prochains 300 mètres le pierrier de Mött, le versant pentu de l’alpage de Solögna, et l’on atteint un piton rocheux duquel on peut admirer le vaste pâturage et la vallée de la Maggia. Instinct et sens de l’orientation sont alors de mise. La signalisation se fait rare. Le sentier monte vers le sud-est à travers une large brèche dans la paroi rocheuse et mène aux chalets de Sedone. Le chemin est ensuite en meilleur état. Il traverse Corte Grande et Corte Nuovo puis des forêts de mélèzes sur des escaliers escarpés descendant jusqu’au village de Roseto.

Panorama au Simplon
La randonnée débute à l’hospice du Simplon. Le chemin suit d’abord la route, puis tourne à gauche. Le bruit du trafic disparaît après la barrière et le panneau indiquant Simplon Dorf, laissant place à un paysage marécageux et au lac Rotelschsee.
Toujours à la même altitude et avec une vue imprenable sur les Alpes, on longe le versant sud du Hübschhorn en direction de Homatta, un alpage surplombant la route du col. Le sentier traverse d’éparses forêts de mélèzes et de genévriers, avant de déboucher sur une piste empierrée, aménagée jadis pour la construction de paravalanches.
A Homatta, le panneau indicateur pointe Hobielestafel, d’où le chemin descend à pic jusqu’à Simplon Dorf. A mi-chemin, le randonneur qui souhaite admirer les vieux mélèzes de la forêt de Hittuwald n’emprunte pas le chemin direct vers le village, mais suit le sentier panoramique et rejoint, après trois zigzags, le bisse de Chrummbacheri jusqu’à la route du col. De là, il ne reste plus qu’un court tronçon asphalté jusqu’au village.
Fin octobre, le Hittuwald offre un spectacle haut en couleur. Selon leur altitude et leur emplacement, les mélèzes sont encore vert pâle, déjà jaune vif ou même orange ardent.

Mélèzes flamboyants du Val Bedretto
De la station supérieure de Pesciüm, le dénivelé est faible et l’altitude presque constante. Les marcheurs passent près d’alpages exploités en été. Au Stabiello Grande, on fabrique même du fromage. Mais lorsque les mélèzes se parent de couleurs, les alpages sont déserts, l’eau ne coule plus dans les fontaines et il vaut mieux avoir un pique-nique et une boisson avec soi.
Chemin faisant, on voit ici et là des petites prairies au milieu de la forêt, où les vaches paissent en été. Il s’agit des pâturages boisés que l’on trouve encore dans 15% des forêts de montagne en Suisse. Ils sont surtout utilisés par les bovins, mais aussi par les chèvres. Ici, sur les alpages du versant sud du Val Bedretto, il s’agit de vaches. Autrefois, les chèvres étaient nombreuses elles aussi. Les villageois les menaient vers les forêts voisines du versant nord.
De l’Alpe di Valleggia, le sentier suit la route et descend à travers une forêt d’épicéas jusqu’à Mott. Sur le versant opposé de la vallée, la forêt d’essences mixtes, où poussent des feuillus aux couleurs automnales et de sombres conifères, est bien visible. Le long de la rivière Tessin, on rejoint le village de Bedretto et l’arrêt de bus.

L’automne flamboyant de Zuoz
L’automne en Engadine est d’autant plus appréciable à l’idée que le Plateau se trouve de nouveau plongé dans les brumes saisonnières. C’est l’occasion de randonner encore une fois à travers un paysage qui sera bientôt recouvert d’une couche de neige pendant six mois. Alors que les mélèzes colorés embellissent les vallées Val Granda et Val Tscheps, les montagnes ont déjà revêtu leur manteau de neige fraîche. La magie du contraste opère en automne, alors que le temps est souvent dégagé. La randonnée de montagne part de Zuoz et traverse une forêt de mélèzes, dorés en cette saison, jusqu’à la limite alpine, où les quelques mélèzes qui subsistent se sont parés de couleurs plus sombres. Le panorama qui se déploie sur l’Engadine à cet endroit est superbe. Le chemin de randonnée de montagne mène par des alpages jusqu’au lac Lej da Prastinaun. Attention à bien rester sur le chemin pendant la montée. Le lac de montagne idyllique est situé à 2400 m d’altitude, il est l’endroit idéal pour casser la croûte. Puis on redescend à Zuoz. D’abord, on longe une petite rivière de montagne, avant de rejoindre la vallée par la forêt de mélèzes sur un chemin un peu plus large. Avant de rentrer, ne pas hésiter à faire une petite balade dans le village de montagne de Zuoz, dont le pittoresque centre historique vaut le détour.

Haute-Engadine automnale
Après la traversée du ruisseau grondant Ova da la Rabgiusa, on abat les 200 mètres de dénivelé jusqu’à la rive du lac, par des virages abrupts en épingles d’abord, puis plus tranquillement, avant de rejoindre un large chemin de promenade. Après une demi-heure de plat, on atteint Sils Maria.
Le dernier tronçon du circuit, sur la presqu’île Chastè, permet d’apprécier encore une fois les mélèzes: derrière chaque courbe se cache une nouvelle crique entourée d’arbres dorés. Il y a plus de 30 bancs sur la presqu’île: à l’époque, Nietzsche avait déjà décrit ce lieu comme «le plus beau de l’Engadine» et il semblerait que beaucoup de gens pensent comme lui.

Dans la vallée du glacier de Ried

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