Randonner en été • Suisse Rando

1371 entrées ont été trouvées
Quand le sol tremble sous les pieds à Fribourg N° 2198
Fribourg/Freiburg Poya — Düdingen, Staumauer/Camping • FR

Quand le sol tremble sous les pieds à Fribourg

Cette randonnée se vit avec tous les sens, c’est incontestable: les personnes qui empruntent le viaduc ferroviaire de Grandfey pendant le passage d’un train sentent le sol vibrer sous leurs pieds alors qu’un grondement puissant résonne au-dessus de leur tête. Le chemin de randonnée passe en effet par une galerie d’arcades directement sous les deux voies ferrées. Le pont a été construit au XIXe siècle, suite à la décision de la Confédération de faire passer l’axe ferroviaire entre Genève et le lac de Constance par Fribourg. Il fallait pour cela traverser la vallée de la Sarine, profonde de 80 mètres. En raison de l’électrification du réseau ferroviaire suisse, le viaduc a été renforcé par des arcs en béton dans les années 1920. L’utilisation de la structure métallique du premier pont pour la construction du second relevait à l’époque de la prouesse technique. Une fois arrivé au bout du viaduc, l’itinéraire prend à gauche en direction de Schiffenen. Le chemin suit dès lors les rives du lac du même nom. Un regard en arrière permet d’admirer une dernière fois l’élégant viaduc de loin avant de poursuivre le long d’abruptes parois de molasse, de l’autre côté du lac, en direction de l’ermitage de la Madeleine. Entre 1680 et 1708, deux ermites y ont creusé de grandes grottes dans le grès, qui peuvent être visitées l’été. Le chemin entre ensuite dans la vallée Stilles Tal, près de Guin, un lieu idyllique pour faire une pause. Des coins grillades et un double toboggan original se trouvent sur l’itinéraire qui mène à la baie du lac. La salle de concert Bad Bonn se trouve un peu plus loin. Son nom rappelle l’hôtel de cure qui existait là avant d’être immergé suite à la construction du barrage de Schiffenen dans les années 1960. A Allenlüften, le magasin de ferme est parfait pour s’offrir une glace avant de continuer jusqu’à Schiffenen et à son camping.
Randonnée hivernale flexible et gourmande N° 2196
Somtgant — Tigignas • GR

Randonnée hivernale flexible et gourmande

Cette randonnée hivernale peu difficile dure à peine plus de deux heures et offre de belles vues. Les personnes souhaitant prendre leur temps peuvent aussi parcourir le chemin panoramique ensoleillé de Somtgant en deux jours, avec un arrêt dans l’un des trois établissements de Radons. Ce petit hameau du Val Nandro a une offre adaptée à tous les budgets: des frites renommées du restaurant Muntanela à la double côtelette de veau d’un élevage local, en passant par le bœuf Wagyu-Brown Swiss du Berghuus Radons. Mais les plaisirs culinaires se méritent: de la station supérieure Somtgant, l’itinéraire emprunte l’alpe du même nom et s’enfonce dans la vallée sur des chemins presque plats, avant de descendre en serpentant vers Radons. Il traverse l’une des plus grandes régions d’alpages contigus des Grisons, de la taille de 7500 terrains de foot. Quelque 1300 animaux estivent là où les skieuses et skieurs dévalent maintenant la pente avec plus ou moins d’élégance. Les personnes souhaitant randonner une heure de plus à Radons feront un détour par le chemin de randonnée hivernale menant à l’alpe Nova en passant par les mayens de Bargias. Ce chemin se trouve sous les versants où une installation solaire devait être construite, avant que la votation populaire organisée à Savognin en 2024 ne mette fin au projet. L’agréable deuxième partie de la randonnée descend tranquillement à la station de télécabine Tigignas. Tout le chemin de cette randonnée est partagé avec les personnes qui font de la luge. Etant donné qu’il existe néanmoins une seconde piste plus rapide sur le domaine skiable, les lugeuses et lugeurs croisés ici sont à priori plutôt détendus. L’itinéraire s’achève sur une vue imprenable du Val Surses, avec son imposant Piz Mitgel, avant de reprendre la télécabine à Tigignas pour descendre à Savognin.
Randonnée d'automne au Lichtenstein avec vue sur la vallée du Rhin N° 2188
Fläsch — Balzers, St. Katrinabrunna • GR

Randonnée d'automne au Lichtenstein avec vue sur la vallée du Rhin

Non, la forêt de cette randonnée n’est pas en feu, sauf en automne bien sûr, lorsque les cimes des arbres brillent dans de belles nuances d’orange et de jaune. Mais le qualificatif «flamboyant» lui va comme un gant. En 1985, un incendie de forêt – le plus grand de l’histoire du Liechtenstein – s’est en effet déclaré sur la butte entre St. Luzisteig et Balzers. Il a été déclenché par l’armée suisse, qui effectuait un exercice de tir sur la place d’armes de St. Luzisteig alors que le foehn soufflait fort, entraînant des étincelles. Le feu du Guschawald n’a pu être éteint que la nuit suivante. Il s’est propagé jusqu’à 30 mètres de Balzers. Cette randonnée de montagne traverse l’ancienne zone incendiée. Comme le vent souffle parfois assez fort, il faut prévoir de bons vêtements. De Fläsch, on monte dans la forêt de Steigwald par une pente douce jusqu’à St. Luzisteig. Les amateurs d’histoire y visiteront le musée militaire avant de gravir une petite route de gravier assez raide et sinueuse. On peut faire une pause près de la tour de Guscha, sans pouvoir y monter. Après 400 mètres de dénivelé, on atteint l’ancienne colonie Walser de Guscha. En été, la petite auberge est ouverte le week-end; sinon, une jolie buvette accueille les gens de passage. Techniquement, la descente est plus intéressante et exigeante et se déroule sur un étroit sentier de montagne. Lors du premier quart d’heure, il faut traverser une pente raide, en se tenant à des cordes sur un tronçon bref mais très pentu. Le Guschatobel est imposant, tout comme la forêt, jeune et pourtant sauvage. A 753 mètres d’altitude, on entre au Liechtenstein, sans que cela ne soit visible. La randonnée se termine enfin à St. Katharinen-brunnen avec sa réserve naturelle et une source de bordure naturelle. Balzers n’est plus très loin.
Randonnée idyllique à travers le Churz- et le Langloch jusqu'à Schaffhouse N° 2192
Thayngen — Schaffhausen, Schweizersbild • SH

Randonnée idyllique à travers le Churz- et le Langloch jusqu'à Schaffhouse

Thayngen, c’est presque l’Allemagne: peu importe la direction, la frontière est proche. Le logo de la Deutsche Bahn trône à la gare et le plus gros employeur de la région est Knorr, la marque traditionnelle d’origine allemande. Mais contrairement aux produits Knorr, souvent considérés à tort comme un bien culturel helvétique, Thayngen est bel et bien suisse, même si la commune schaffhousoise se trouve à l’extrémité du pays. Et les indicateurs de direction jaunes le prouvent. L’un pointe vers Schaffhouse depuis la gare. Le chemin traverse d’abord le village, puis longe la Biber. Un sentier didactique lèche les berges, consacré bien entendu au castor (Biber en allemand), qui a repris ses quartiers sur le cours d’eau renaturé. A Hüttenleben, le chemin s’éloigne de l’eau et grimpe la colline du Lohningerbuck directement jusqu’au fossé du Churzloch. Comme le Langloch qui vient ensuite, il s’agit d’une «vallée sèche», profondément creusée dans la roche calcaire. Elle a été formée par les eaux de fonte des glaciers de l’ère glaciaire. Bien qu’elles se soient depuis en partie remplies à nouveau de sable et de gravier, les deux petites vallées sont aussi idylliques qu’étonnantes pour les randonneuses et randonneurs. Après le Langloch, l’itinéraire dépasse plusieurs mares et marais dans le Schlossholz, avant que le chemin ne sorte de la forêt en dessous du château d’Herblingen. Cet édifice du Moyen Age, qui est une propriété privée, n’est pas ouvert au public. Les statues de pierre accompagnent toutefois le chemin de randonnée pédestre pendant un moment en direction de Schaffhouse. Sur les deux derniers kilomètres, un autre site de reproduction pour les amphibiens d’importance nationale est à découvrir au niveau de Moos-Buck ainsi qu’une grotte préhistorique à Dachsebüel. Cette dernière était utilisée comme site funéraire il y a 6000 ans. De la grotte, l’arrêt de bus Schaffhausen, Schweizersbild n’est plus qu’à un saut de puce.
Randonnée du Wildspitz au Zugerberg N° 2191
Sattel — Zugerberg • ZG

Randonnée du Wildspitz au Zugerberg

Le Wildspitz (littéralement, la «pointe sauvage») n’est ni particulièrement sauvage, ni particulièrement pointu, mais cette montagne de 1580 mètres d’altitude à la frontière entre les cantons de Schwyz et Zoug est une destination intéressante. La vue sur les Alpes et les lacs de Suisse centrale est époustouflante. Et un restaurant sympathique y est installé. Il se mérite toutefois avec une belle montée de quelque 800 mètres de dénivelé depuis la gare de Sattel-Aegeri. La randonnée démarre en traversant le village, puis grimpe par les prairies abruptes et les forêts du flanc sud-est du Rossberg. La chaîne de montagnes, dont le Wildspitz est le point culminant, accompagne la première partie de la randonnée. Halsegg est équipé d’une table d’orientation impressionnante, mais aussi d’une auberge de montagne, du Musée Dufour et d’un vaste bunker. La randonnée continue plus ou moins sur l’arête, passant par le Wildspitz pour aller jusqu’au Gnipen. C’est de là que partit l’éboulement tragique de Goldau en 1806. Le chemin prend alors une autre direction, vers le nord-ouest, en direction du Zugerberg. La descente depuis le Gnipen est ardue et présente plusieurs passages sécurisés par des cordes et des marches en métal. Ensuite, le terrain redevient plus agréable. L’itinéraire passe par des forêts mixtes, des tourbières ainsi que la chapelle Buschenchäppeli. La vue est dominée par le Rigi, le Pilate et le lac de Zoug. Plus on se rapproche du Zugerberg, plus la forêt est «meublée» avec des sentiers de découverte, des places de jeux et des coins repos. Au Zugerberg, difficile de rater les bâtiments de l’Institut Montana, un internat notamment fréquenté par le fondateur de Swatch, Nicolas Hayek. La station du funiculaire Zugerbergbahn se trouve un peu en dessous de l’école.
Randonnée raide au col du Bogartenlücke N° 2190
Wasserauen — Brülisau • AI

Randonnée raide au col du Bogartenlücke

L’Alpstein, dans le pays d’Appenzell, est l’une des régions les plus fréquentées de Suisse. Le Säntis et son sommet à 2502 mètres d’altitude attirent depuis longtemps les cortèges de randonneuses et randonneurs. La première auberge a ouvert au sommet en 1846; 40 ans plus tard, des plans pour un train sur le Säntis étaient élaborés. Il aurait conduit d’Appenzell au sommet, en passant par Wasserauen, la vallée de Seealp et Meglisalp. Faute de financement, il n’a jamais vu le jour. Les personnes appréciant le calme choisiront plutôt un itinéraire à l’écart des quelque 20 auberges de montagne pour leur randonnée. Le circuit par le col du Bogartenlücke en est un. Et il se mérite autant qu’il vaut le détour. Le chemin est incroyablement raide et éreintant sur de vastes tronçons, mais jamais exposé. La récompense réside dans l’abondante nature primitive et les vues grandioses. Le fossé sauvage et romantique de Hüttentobel, avec ses gorges et ses cascades, marque le début. Une fois à Klein Hütten, les muscles sont chauds et la montée est désormais ininterrompue. Le Bogartenlücke forme un passage étroit entre l’alpe Siegl et le sommet Marwees. Il se caractérise par sa grande falaise, évoquant l’un des menhirs portés par Obélix. Côté vallée, le regard plane sur le pays d’Appenzell jusqu’au lac de Constance et à l’Allgäu. Dans l’autre direction, c’est le Säntis qui attire l’oeil. Le col étroit est l’endroit parfait pour la pause de midi. Quant à la descente vers Rheintaler Sämtis, elle semble presque se faire en volant entre les imposantes parois. En bas, le ruisseau Sämtiserbach inaugure la partie tranquille de la randonnée. L’auberge Plattenbödeli est le lieu idéal pour se restaurer encore une fois, car la fin de l’itinéraire, avec le vallon abrupt de Brüeltobel et la petite route bitumée jusqu’à Brülisau, demandera des forces.
Randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle N° 2189
Riehen — Wyhlen, Schulzentrum • BS

Randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle

La randonnée dans l’Eiserne Hand, près de Bâle, plonge dans un chapitre sombre de la Seconde Guerre mondiale. La bande de territoire suisse s’étendant vers l’Allemagne telle une main n’était alors pas clôturée et offrait ainsi une chance à de nombreux réfugiés d’échapper aux persécutions nazies. Cette randonnée à la frontière va de la gare de Riehen à Lörrach, en suivant la voie ferrée. A l’époque, les réfugiés sautaient ici des fenêtres du train. Si les douaniers les attrapaient, ils étaient renvoyés à leur funeste destin. Aujourd’hui, le lieu commémoratif dans l’ancienne maison des gardiens de ligne de l’Inzlingerstrasse rappelle leur histoire. L’itinéraire monte aux jardins familiaux du Lerchengsang par le Steingrubenweg et le Bischoffweg. La vue s’ouvre sur la vallée du Wiesental, jusqu’au château de Rothelin après Lörrach et au paysage vallonné de la Forêt-Noire. De retour sur le chemin de randonnée pédestre balisé, il faut prendre le raccourci à la première bifurcation, tout droit par un chemin agricole vers la ferme Maienbühlhof, qui accueillit naguère de nombreux réfugiés. Le chemin continue derrière la ferme. A l’orée de la forêt, à la borne no 74, l’itinéraire emprunte le sentier non balisé à droite, qui suit les bornes frontières. A la borne no 64, on quitte le sommet de l’Eiserne Hand à droite, et donc la Suisse. Le chemin forestier mène à Inzlingen. L’itinéraire traverse le village par la Sonnhalde et arrive au château d’eau. De là, il grimpe par le Planetenweg en suivant les losanges jaunes, repasse la frontière et offre une belle vue au niveau du restaurant Waldrain avant d’arriver à l’église St. Chrischona. De retour en Suisse, la randonnée se poursuit à droite dans le fossé sauvage du Wyhlengraben. Les losanges guident jusqu’aux ravissantes cascades Ruschbachfälle. La randonnée traverse enfin la vallée Ruschbachtal en direction de Wyhlen, d’où le bus ramène à Bâle.
Randonnée dans la Vallée Onsernone: forêts et ruines tessinoises N° 2187
Spruga — Comologno, Paese • TI

Randonnée dans la Vallée Onsernone: forêts et ruines tessinoises

A l’automne, les forêts de la Valle Onsernone ressemblent à une mer ondoyante de couleurs éclatantes, dont les hameaux accrochés à la pente émergent telles des îles. Spruga, le village le plus reculé de la vallée, est un point de départ idéal pour plonger dans la nature sauvage. Une route forestière bitumée, mais interdite au trafic motorisé, mène en descente sur le versant gauche de la vallée, en direction de la frontière italienne. La marche de 40 minutes à pied peut être vue comme une méditation introductive. Première destination: les Bagni di Craveggia, des bains thermaux historiques en plein air, dans la zone frontalière inhabitée entre la Suisse et l’Italie. L’installation en partie délabrée a été reconstruite et permet de s’accorder un bain dans une eau à près de 30 degrés. La station thermale est en accès libre et gratuite. Hormis les bassins, une petite chapelle et une aire de pique-nique, il n’y a ici aucune infrastructure. Les montagnes sauvages et escarpées dans le fond de la vallée, côté italien, valent elles aussi le détour. Le tracé exact de la frontière ne peut qu’être deviné et on la traverse sans le réaliser. Sur le chemin, une caserne abandonnée des carabinieri indique que la région n’a pas toujours été aussi paisible. Il va quasi sans dire que des chemins de contrebande passaient autrefois par ici. Le retour le long de la rive droite de l’Isorno regroupe tous les ingrédients d’une randonnée tessinoise: il est étroit, raide, solitaire, mais pas dangereux. L’important est de garder la météo à l’œil. La pluie peut rendre les petits affluents infranchissables. Une fois revenu sur la rive gauche de l’Isorno, le chemin de montagne passe à côté des ruines d’anciens hameaux, grimpant d’abord en douceur, puis abruptement en direction de Comologno. C’est là que s’achève la randonnée, avec une vue grandiose sur toute la vallée.
Randonnée alpine : Un peu d’histoire au Grand-Saint-Bernard N° 2186
Col du Grand-Saint-Bernard • VS

Randonnée alpine : Un peu d’histoire au Grand-Saint-Bernard

Ce parcours traverse un paysage magique entre d’imposants sommets glaciaires et des lacs à l’eau transparente. Des sentiers de contrebande audacieux, des chemins muletiers historiques et des parties d’escalade faciles offrent suspense et variété. Depuis le col, on passe devant l’hospice, les chenils et la station inférieure d’un ancien téléski pour suivre le chemin de randonnée balisé rouge-blanc-rouge vers le nord-ouest. On atteint un petit plateau lacustre avant de gravir une pente rocheuse toujours plus raide jusqu’à la plateforme panoramique où subsiste en partie l’ancienne station supérieure de la Petite Chenalette. La progression devient alors plus difficile, ce qui décourage la majorité des gens et les incite à faire demi-tour. Le long de l’arête, le chemin balisé blanc-bleu-blanc descend dans une petite entaille. Equipé de quatre échelles, un passage d’escalade facile s’étire sur le flanc sud jusqu’au sommet de la Grande Chenalette. Vient alors un terrain bien praticable, au nord-ouest, le long de la crête jusqu’à la Pointe de Drône. La vue sur le plateau des lacs de Fenêtre est fantastique. On suit maintenant l’arête ouest à la descente en escaladant aisément des blocs jusqu’à la Fenêtre d’en Haut. Des marches et un câble métallique aident pour quelques passages délicats. On retrouve un sentier et on poursuit sur la crête jusqu’à la Fenêtre de Ferret. Là, il faut tourner à gauche et descendre vers le sud sur territoire italien. Par endroits, il est difficile de distinguer le sentier mais des cairns permettent de s’orienter. On rejoint bientôt la route du col près des chalets d’alpage de Montagna Baou. On choisit l’ancienne voie romaine parallèle, on passe devant la grande statue de Saint-Bernard après une montée et on rejoint le point de départ par un sentier d’altitude.
Sur la Via Spluga, traverser une gorge étroite pour atteindre le col du Splügen N° 2185
Isola (Italia), Paese — Splügenpass, Berghaus • GR

Sur la Via Spluga, traverser une gorge étroite pour atteindre le col du Splügen

Il existait en Suisse, au début du XXe siècle, des projets de développement massif de la navigation. L’ingénieur Pietro Caminada avait imaginé un tunnel à travers le col du Splügen. L’idée était de transporter les bateaux jusqu’à Isola, en Italie, par un système d’écluses, puis, de là, de leur faire traverser un tunnel de 15 kilomètres jusqu’aux gorges de la Roffla, peu avant Andeer. La voie navigable d’un total de 600 kilomètres prévue entre Gênes et Bâle n’a jamais vu le jour, faute de financement. Cette randonnée permet de mieux s’imaginer la pièce maîtresse de cette vision, la construction d’une voie navigable à travers les Alpes. En suivant les panneaux de la Via Spluga, on passe en cinq heures environ d’Isola au lac de barrage de Montespluga, puis on rejoint l’auberge du Splügen en passant par le col. Le bus ne circulant que rarement de «Splügen, Dorf» à «Isola (Italia), Paese», il est conseillé d’arriver la veille. Toujours en légère montée, on rejoint le petit hameau de Soste, où l’on voit des ânes dans un pré, des mélèzes et des épicéas offrant de l’ombre et où l’on entend des torrents en arrière-plan. Puis vient la partie la plus raide: la gorge se rétrécit toujours plus, le chemin est parfois en lacets, le dernier tronçon avant le lac est même taillé dans la roche. En passant par le mur du barrage, on rejoint le côté ouest du lac de Montespluga. Un joli chemin riverain mène à un haut plateau humide s’ouvrant devant le village de Montespluga. Les jolies maisons colorées s’étirent le long de la route du col. Un dernier espresso avant de se diriger vers le col en entendant pour la première fois les voitures et les motos. En une heure, on atteint le col à 2114 mètres d’altitude, et donc la Suisse. La descente vers l’auberge du col du Splügen prend un quart d’heure environ.
Fieschertal panoramique N° 2174
Lax — Fiesch • VS

Fieschertal panoramique

Pas besoin de grimper très haut pour ce chemin panoramique, qui offre des vues superbes sur la vallée de Conches. De plus, il est accessible plus tôt au printemps et plus tard à l’automne que ses semblables en altitude. Du village valaisan de Lax, en passant par la ligne sommitale de la Furka, il faut faire quelque 200 mètres de dénivelé positif par des prairies irriguées pour arriver à l’Altbach. Une fois le cours d’eau atteint, l’altitude varie peu et le chemin mène tranquillement à Fieschertal en surplombant la vallée. Laggera étant le nom local de ce chemin populaire, il est toujours signalé sur les indicateurs de direction. Le chemin longe parfois directement la Fiescherwyssa et la Laggerwyssa, deux bisses qui ont acheminé l’eau de la vallée du Fieschertal jusqu’aux prairies de Fiesch et de Lax pendant des siècles. Après de nombreuses années à sec, l’eau coule à nouveau partiellement dans les canaux. Ils sont d’agréables compagnons pour les randonneuses et randonneurs qui remontent leur cours paisible. Des épicéas et des mélèzes imposants ombragent le chemin. Régulièrement, la vue s’ouvre sur le village d’Ernen et son église blanche proéminente, sur les hôtels de Fiesch ou encore sur les prairies où paissent des moutons à nez noir et des ânes gris. Au-dessus de Fieschertal – qui est aussi le nom d’un village – l’eau du bisse coule dans un canal en bois remarquable. Le chemin de randonnée pédestre le suit sur une passerelle nouvellement construite. Il quitte ensuite le cours d’eau pour descendre abruptement dans la vallée. De Fieschertal, on évolue directement sur les berges du Wysswasser pour rejoindre Fiesch, avant de traverser le cours d’eau et d’arriver au village de vacances par l’Alt Chirchwäg. Quelques granges ancestrales sur pilotis bordent encore ce chemin. Peu avant le village, il est possible d’observer le ballet des parapentistes qui atterrissent, ainsi que la façon dont le train du Matterhorn Gotthard Bahn maîtrise les virages étroits sur son parcours.
Chemin ardu au Hoch Fulen N° 2173
Kilcherberg — Haldi • UR

Chemin ardu au Hoch Fulen

Entre la vallée du Schächental, aux doux versants ensoleillés, et celle du Maderanertal, étroite et sauvage, se trouve un paysage alpin qui a hérité des deux. D’un côté, d’abruptes pentes herbeuses, un sous-sol calcaire érodé et des rochers qui tombent fréquemment des parois escarpées. De l’autre, des prairies verdoyantes, où retentissent les cloches, et un lac scintillant. La randonnée de Kilcherberg, au-dessus de Silenen, à Haldi bei Schattdorf, se mérite. Ce ne serait pas le canton d’Uri si le chemin ne se mettait pas immédiatement à grimper; 900 bons mètres de dénivelé séparent la station supérieure du téléphérique Chilcherberge et l’alpage du lac Seewli. Au début de la montée, l’itinéraire traverse de splendides prairies qui, lors du printemps alpin, se transforment en de véritables tableaux de Monet et concerts de la nature. Cette randonnée de sept heures est bien longue et, avec un arrêt à la jolie cabane Seewlialp, peut être effectuée confortablement en deux étapes. Il est ainsi possible de profiter du coucher de soleil sur le Spannort et le Krönten en toute quiétude depuis le petit banc situé devant le chalet d’alpage. Plus haut, entre le lieu-dit Stich et la crête Bälmeter Grätli, se trouve la zone la plus sauvage, avec un sous-sol karstique érodé, où le calcaire est parsemé de crevasses étroites et d’arêtes pointues: il faut absolument regarder où l’on met les pieds. Des troupeaux de chamois et des bouquetins arpentent souvent les versants. La descente depuis la Bälmeter Grätli jusqu’à la station supérieure Haldi présente un dénivelé de plus de 1000 mètres. Heureusement, ce tronçon comporte deux auberges de montagne. La dernière partie de la randonnée traverse de vastes et doux pâturages et prairies.
Au sommet du Schilt au-dessus de Glaris N° 2172
Fronalp (GL), Unter Stafel — Bärenboden • GL

Au sommet du Schilt au-dessus de Glaris

Au-dessus des toits de Glaris s’élève une montagne sans prétention: le Schilt. Bien que son sommet ne soit pas des plus exigeants, il est l’une des montagnes les plus appréciées du canton: il offre en effet un panorama sur presque tous les sommets glaronnais et les transports publics permettent d’éviter de nombreux mètres de dénivelé des deux côtés. Pour franchir le Schilt depuis l’auberge Naturfreundehaus Fronalp jusqu’à Äugsten/Bärenboden, il faut compter cinq heures; ce n’est donc pas une promenade. La montée et la descente, de respectivement 1070 et 650 mètres de dénivelé, sont exigeantes. Les personnes disposant d’assez de temps peuvent passer la nuit au départ ou à l’arrivée de la randonnée. Un paysage varié et différents types de terrain attendent les marcheuses et marcheurs. On accède à Fronalp en taxi alpin depuis Näfels-Fronalp (réservation obligatoire). La montée démarre doucement avec un tronçon sur une route d’alpage et des pâturages. Après l’alpe Mittler Stafel, située dans une plaine alluviale, le paysage devient de plus en plus rude et sauvage. Sous le sommet Siwellen, le chemin traverse un impressionnant champ de karst érodé aux arêtes acérées avant d’atteindre le Schilt. Dans la descente, après 1 bon kilomètre, il passe par le col de Rotärd, qui doit son nom au schiste rouge vif. Sur le versant sud du Schilt, des chamois peuvent souvent être aperçus. A l’alpe Begligen, l’itinéraire bifurque en direction du circuit de la Holzflue, à travers la forêt d’Äugstenwald. Le chemin se met alors soudainement à serpenter dans un labyrinthe de trous, de bosses et de rochers. Dans la descente du sentier didactique, l’itinéraire traverse à nouveau un paysage karstique et passe devant une forêt argentée et ses centaines de troncs d’arbres scintillants, avant d’arriver à la station supérieure du téléphérique menant à Ennenda.
Lagh dal Teo cristallin N° 2171
Sfazù, Fermata • GR

Lagh dal Teo cristallin

Un peu à l’écart, le haut plateau Al Teo s’avère être une perle peu fréquentée, qui surplombe le Valposchiavo. Deux jolis lacs de montagne et un étang se blottissent dans la vaste cuvette au pied du Piz dal Teo. Le sommet, haut de 3047 mètres, ressemble aux dessins de montagnes que font les enfants, avec des flancs aux pentes improbables. Cela lui a d’ailleurs valu son nom: il cache en effet le mot latin taeda, qui désigne le sapin, ainsi que le flambeau par extension, qui correspondent bien à la forme de la montagne. Le groupe de lacs de montagne Lagh dal Teo est accessible par un circuit de randonnée très varié. Du point de départ Sfazù, il mène d’abord au hameau de Terzana, dans le Val da Camp. Le démarrage en douceur est suivi d’une montée abrupte: un palier boisé haut de 300 mètres permet d’accéder au paysage marécageux de Munt da San Franzesch. De là, l’itinéraire continue sur une pente plus douce, en passant par le restaurant de montagne Aurafreida pour entrer dans le Val dal Teo. Un cirque naturel grandiose trône à l’extrémité supérieure de la petite vallée, avec un lac de montagne aux eaux cristallines: le Lagh dal Teo inférieur. Les traces de chemin et les sentiers de terre battue mènent à son autre bout, où une nouvelle terrasse permet de monter au second lac. Il révèle un troisième petit lac voisin, qui devrait plutôt être qualifié d’étang en raison de sa taille modeste. Abrupte et revêche, la chaîne de montagnes dont fait partie le Piz dal Teo s’élève au-dessus du petit groupe de lacs. Vu de près, le sommet ne pourrait être plus imposant. La perspective sur le lointain Piz Palü forme un contraste saisissant avec cet environnement proche et sauvage. Il faut d’abord emprunter le chemin de la montée pour rejoindre la vallée. A l’Aurafreida, le circuit prend une petite route d’alpage vers Mota, où il poursuit vers Festignani en passant par le ravissant restaurant de montagne Pisceo, pour arriver enfin à Sfazù.
Au centre de la Suisse N° 2170
Käserstatt — Melchsee-Frutt • OW

Au centre de la Suisse

Voir le centre de la Suisse est une bonne raison d’entreprendre cette randonnée, dont la richesse fait presque oublier le fameux centre. Mais chaque chose en son temps. La randonnée démarre à Hasliberg Wasserwendi, pour rejoindre Käserstatt en téléphérique. Une courte montée mène au lac Fruttlisee, avant une longue descente dans la vallée du Kleinmelchtal. Plusieurs alpages sont exploités, les prairies sont d’un vert intense et la vue s’ouvre en direction de la Suisse centrale. Le chemin grimpe à nouveau après le bâtiment de l’Obere Rischhütte, pour traverser la forêt et longer le flanc imposant de l’Erlen. Le centre géographique de la Suisse approche: si on découpait une carte de la Suisse et qu’on la plaçait sur une aiguille précisément ici, elle tiendrait en équilibre. Le centre est entouré d’un petit mur en pierres qui a la forme de la Suisse. Des aires de grillades et un restaurant se trouvent à proximité. Il faut maintenant prendre la direction du lac Seefeldsee par le chemin de randonnée de montagne. Ne pas manquer la «salle de concert» et son écho impressionnant. En haut, au Sachsler Seefeld, deux petits lacs invitent à s’arrêter un moment: la zone marécageuse protégée constitue l’habitat de la rare potentille des marais et d’autres plantes. Les grenouilles rousses et les tritons alpestres s’y reproduisent aussi. Du lac, qui ressemble à un cœur vu d’en haut, la randonnée grimpe dans un pierrier abrupt jusqu’au col du Chringengrätli, puis poursuit toujours aussi raide jusqu’au col de l’Abgschütz. Des cales en métal et des chaînes apportent une aide bienvenue. Un petit refuge flanqué de bancs permet d’admirer la vue depuis le col. La destination est désormais visible: les lacs de Melchsee-Frutt scintillent au soleil. Comme le reste de la randonnée, le chemin pour y accéder est en bon état. Le bain rafraîchissant dans le lac Melchsee n’est donc plus qu’une question de temps.
La carrière d’Alpnach N° 2169
Alpnach Dorf • OW

La carrière d’Alpnach

Le village obwaldien d’Alpnach est connu pour son train à crémaillère qui monte au Pilate, mais aussi pour son aérodrome militaire et la carrière Guber. Une randonnée en boucle permet de jeter un coup d’œil sur ces deux sites, d’admirer la nature et de se croire un peu en Italie. De la gare d’Alpnach Dorf, le chemin passe d’abord sous les rails et la semi-autoroute, puis longe l’aérodrome militaire. Datant de la Seconde Guerre mondiale, il sert aujourd’hui de base pour les hélicoptères. Bientôt, le chemin passe sur l’autre côté de la semi-autoroute et monte vers Guber en suivant la Grosse Schlieren. A mi-parcours, le chemin traverse la petite rivière sur la passerelle Geissfuss en béton. Insignifiante au premier abord, elle est en fait l’un des derniers témoins du système de construction dit Melan, qui prévoyait un enrobage en béton de poutrelles rivetées en métal. Le chemin, de plus en plus raide, grimpe par des prairies en direction de la carrière. Ici, le bruit incessant des coups et des fraises est déjà bien audible. Environ 30 000 tonnes de grès quartzeux gris sont traitées chaque année. Un panneau blanc signale le site public de grillades de Guber, d’où l’on voit bien les installations de la carrière. En Suisse, le repavage d’une rue ou de la place d’une vieille ville se fait généralement avec les pierres d’Alpnach. Par le Sentiero dei Cavatori, l’ancien chemin qu’empruntaient les immigrés italiens pour aller travailler, la randonnée descend en pente raide dans la forêt puis longe, plus à plat, la Grosse Schlieren jusqu’à Schoried. La descendance des casseurs de pierres italiens a construit en 2003 la Piazzetta degli Emigranti en leur mémoire, une grande aire de repos dans la forêt avec un abri, une fontaine et une place pour les grillades. De Schoried, un beau chemin creux permet de rejoindre Alpnach Dorf.
Lacs obwaldiens N° 2168
Turren • OW

Lacs obwaldiens

La randonnée entre le Höch Gumme et le Riebensädel permet d’admirer les lacs d’Obwald: ceux de Sarnen et d’Alpnach, la pointe ouest du lac des Quatre-Cantons et le lac de Lungern. De Turren, au-dessus de Lungern, on monte au Höch Gumme dans le sens des aiguilles d’une montre. De la station supérieure du téléphérique, on grimpe dans la forêt puis, sur des sentiers de montagne, par des alpages jusqu’au hameau de Breitenfeld et à la Bärghuis Schönbüel. On rejoint le Höch Gumme par un étroit sentier en zigzags non officiellement balisé. Du sommet, le chemin descend par l’Arnifirst et le Männli vers la Rückenegg et la Dundelegg puis par l’Alp Feldmoos, avec les lacs de Sarnen et d’Alpnach sous les yeux. Après l’ère glaciaire, leurs eaux formaient un seul long lac qui recouvrait la vallée de la Sarneraa jusqu’à Giswil. La poussée par les torrents des alluvions dans l’eau entraîna au fil du temps la création de deux lacs. La superficie du lac de Lungern n’a pas non plus toujours été la même. De 1790 à 1836, le lac fut abaissé pour permettre de gagner 170 hectares de terres, soit 17 terrains de football. Mais 85 ans plus tard, la zone fut à nouveau inondée pour la production d’électricité. Turren, la destination touristique de Lungern, a aussi une histoire mouvementée. Ce domaine skiable apprécié a mis ses installations à l’arrêt en 2013. En 2016, un industriel d’Alpnach a offert un nouveau téléphérique, un restaurant et une maison d’hôtes. La condition? Démonter les installations et miser sur un tourisme doux. On en profite aussi lors de cette randonnée. A l’Alp Feldmoos, le parcours change de direction, rejoint l’Alp Dundel sur des routes forestières et alpestres et rejoint la station supérieure de la Turrenbahn par une contre-pente.
Marais enchanteur du Glaubenberg N° 2167
Glaubenbielen — Glaubenberg • OW

Marais enchanteur du Glaubenberg

Le marais du Glaubenberg est plus grand que le lac des Quatre-Cantons. Une randonnée en traverse une belle partie du col de Glaubenbielen au col du Glaubenberg. C’est un paysage enchanteur, parcouru de forêts de conifères ainsi que de prairies humides et riches en espèces, dans lesquelles une douzaine de sortes d’orchidées fleurit de juin à août. Il est possible de commencer la randonnée en faisant un petit détour à l’auberge de montagne Glaubenbielen pour boire un café. Le chemin passe ensuite devant un petit lac et continue vers Schwander Unterwengen. Plus haut, les aconits et les lis martagons fleurissent dans les prairies alpines, avec le sommet rocheux du Rotspitz en toile de fond. Le chemin se poursuit le long du versant. Le paysage devient plus humide, les forêts sont davantage clairsemées et les fissures dans les pentes révèlent une terre tourbeuse brun foncé. Des épicéas et des pins noueux s’élèvent des buissons de myrtilles. Dans le marais, le chemin emprunte parfois des passerelles construites par la protection civile ou l’armée. Après l’alpage Loo, un chemin carrossable mène au col Sattelpass. Ce chemin, ainsi qu’une jolie fontaine ont été construits pendant la Seconde Guerre mondiale par des internés italiens, polonais et russes. Le sentier monte ensuite vers Miesenegg et Trogenegg, où la vue est imprenable. Le marais ressemble par endroits à la toundra; seuls quelques petits arbres isolés parviennent encore à survivre dans ce paysage austère. L’itinéraire suit une crête avant d’atteindre sa destination. Un peu plus bas, à l’est, se trouve la place de tir du Glaubenberg. Une dernière gorgée d’eau, puis le chemin descend. Les personnes qui le souhaitent peuvent continuer via Seewenegg; les autres empruntent la petite route via Schnabel en direction du col du Glaubenberg.
De Schwarzenburg à la Schwarzwasser N° 2122
Schwarzenburg — Schwarzwasserbrücke • BE

De Schwarzenburg à la Schwarzwasser

Les ruines de Grasburg sont un paradis pour les adeptes du Moyen Âge, les passionnés d’histoire et les enfants à l’imagination débordante: entre les arbres, le vestige d’une imposante tour d’habitation se dresse encore vers le ciel, les murs du chemin de ronde, depuis longtemps détruit, s’élèvent au-dessus des falaises de grès abruptes et, au point culminant de l’éperon rocheux, les derniers arcs de fenêtres donnent vue sur la Singine en contrebas. Pendant des siècles, les seigneurs de Zähringen, Bourgogne, Savoie, Habsbourg et Berne ont combattu, vécu et régné à cet endroit, jusqu’à ce que l’immense édifice, situé non loin de Schwarzenburg, devienne superflu. De nos jours, c’est une destination appréciée pour la randonnée et les courses d’école. Rares sont les endroits où un chemin descend aussi tranquillement dans la vallée sauvage de la jeune Singine. Et tout aussi rares sont les lieux où l’histoire s’associe aussi facilement à la baignade. De la gare de Schwarzenburg, point de départ, il faut compter une bonne demi-heure jusqu’aux ruines de Grasburg. Le chemin franchit ensuite la Singine en empruntant le pont couvert Harrisstäg et monte les flancs raides de la vallée fluviale en direction d’Albligen. Il traverse ce village bernois proche de la frontière fribourgeoise, en passant devant l’église et le presbytère bien conservé. Un chemin creux ombragé mène alors jusqu’au Höhi, qui offre une superbe vue sur les Préalpes bernoises et le Plateau. Au hameau de Burlingen, le sentier redescend et arrive rapidement dans le paysage primitif de la vallée de la Singine. Les deux derniers kilomètres avant le vieux pont de la Schwarzwasser offrent de nombreuses occasions de se baigner. Le confluent de la Singine et de la Schwarzwasser ou la zone en dessous du vieux pont sont des endroits particulièrement idylliques. Pour rejoindre l’arrêt RER «Schwarzwasserbrücke», il faut toutefois encore remonter la vallée fluviale.
Paysage lunaire à la Lenk N° 2164
Leiterli (Bergstation) • BE

Paysage lunaire à la Lenk

La destination de ce circuit de randonnée assez court semble sortir tout droit d’un autre monde: sur le Gryde, au-dessus du Betelberg, la randonnée traverse un paysage de cratères impressionnant. Il est constitué de dolines blanche et grises qui se sont formées au cours des siècles alors que l’eau de fonte et l’eau de pluie façonnaient et dissolvaient le gypse blanc sans relâche. Parallèlement, des cavités ont vu le jour sous les dolines, puis, avec le temps, se sont effondrées, agrandissant encore les dolines. Il en résulte un paysage lunaire, austère et friable, avec de profondes ravines dans lesquelles poussent par endroits des genévriers, des bruyères et des myrtilliers. En même temps que le gypse, de la cornieule, une roche jaune poreuse, s’est également formée dans une mer peu profonde il y a près de 200 millions d’années. Elle est un peu plus dure que le gypse, raison pour laquelle quelques tours rocheuses bordent déjà le chemin qui mène au Gryde. La randonnée familiale facile commence à la station supérieure de la télécabine du Betelberg. Tout au début, il est possible de faire un détour, bref mais riche pour les randonneuses par le Leiterli. En été, il est aussi intéressant de s’y arrêter pour chercher des myrtilles. Bientôt, le paysage blanc et érodé du Gryde s’offre aux yeux des marcheuses et marcheurs. Quelques mares et de petites dolines annoncent ce qui va suivre. Au point 1983, l’itinéraire oblique à droite et les hauteurs sont atteintes au point 2077: les personnes non sujettes au vertige et les adeptes de randonnée aguerris s’aventureront plus profondément dans le paysage de cratères alors que les autres suivront le chemin de randonnée balisé, sinueux et parfois escarpé des deux côtés, qui mène au refuge. Avec la prudence nécessaire, le chemin peut tout de même être emprunté par des enfants. Pour qui n’en a pas encore assez, il est possible de pousser jusqu’au sommet du Stübleni avant de rentrer à la station supérieure.
Deux jours entre les Muverans et les Diablerets N° 2165
Jorasse — Pont de Nant • VS

Deux jours entre les Muverans et les Diablerets

Les Muverans, qui ne sont pas les sommets les plus connus de l’arc alpin, sont au nombre de deux: le Petit et le Grand Muveran. Les gravir est l’affaire des alpinistes mais le Tour des Muverans permet aux randonneuses et randonneurs de les contourner, ce qui n’est pas moins spectaculaire. Le tour de cabane en cabane mène en quatre étapes par six cols dans les Alpes valaisannes et vaudoises. Grâce à une bonne desserte en transports publics, on peut n’en parcourir qu’une partie sur deux jours. La randonnée débute dans la station d’Ovronnaz, qui surplombe la vallée du Rhône. On s’épargne un peu de dénivelé grâce au télésiège de Jorasse. Sur les panneaux indicateurs, on voit déjà le but de la journée, Derborence, ou le but intermédiaire, Rambert. Le chemin mène par des alpages étendus et des passages rocheux abrupts vers un site alpin en contrebas des Muverans, où des bouquetins s’ébattent. Après la cabane Rambert du CAS, on poursuit jusqu’au col de la Forcle. Ensuite, il n’y a presque que de la descente, d’abord vers le lac de la Forcle, puis le long de la petite rivière Dorbonne, jusqu’à ce que l’on voie entre les mélèzes le joli lac de Derborence. Au XVIIIe siècle, deux éboulements dans les pentes abruptes des Diablerets ont formé ici un paysage unique. Le deuxième jour commence par la montée fatigante au Pas de Cheville puis se poursuit par une agréable promenade dans de douces prairies jusqu’à l’alpage d’Anzeinde. Un arrêt s’impose au Refuge Giacomini avant une nouvelle ascension vers le col des Essets, où l’on atteint presque la fin du dénivelé. Jusqu’au hameau de Pont de Nant, d’où un bus redescend dans la vallée, le chemin de randonnée varié traverse des pâturages et des gorges, et passe devant d’anciens chalets d’alpage.
La Route de l’Absinthe dans le val de Travers N° 2166
Les Verrières, gare — Le Frambourg • NE

La Route de l’Absinthe dans le val de Travers

Avec ses distilleries et ses musées dédiés à la fée verte, la Route de l’Absinthe est passionnante à parcourir, mais longue: 45 kilomètres de Pontarlier (F) à Noiraigue (NE). Pourquoi, dès lors, ne pas en faire un bout seulement, en allant, une fois n’est pas coutume, de Suisse en France, des Verrières au Frambourg? Une occasion de faire la connaissance du balisage français. C’est à la sortie du village, direction ouest, que débute une lente montée qui conduira au Grand Taureau, un sommet juché à 1323 mètres d’altitude. Le paysage est varié: pâturages semi-ouverts, fermes et chalets, sapins et feuillus. Au tiers du parcours, l’arrivée sur les hauteurs de la Montagne du Larmont marque aussi l’entrée dans la forêt. Un sentier conduit à travers la frontière franco-suisse, où le balisage change d’apparence. Il chemine sur la crête et passe par le Grand Taureau, qui offre un beau point de vue sur les forêts suisses et françaises. Au lieu-dit la Grange des Miroirs et après une route asphaltée, d’où l’on aperçoit le lac de Saint-Point, l’itinéraire passe sur le flanc nord de la crête. La marche se fait alors entre les collines, les passages plats alternant avec les montées et les descentes, entre les pâturages et les forêts. Depuis Les Jantets, un chemin conduit droit au sud vers Le Frambourg. On passe alors à proximité du fort Mahler, qui devait protéger le fort de Joux. Situé juste en face, il offre une vue apportant une fin festive à cette randonnée à saute-frontière.
Vers les klippes de l’Ibergeregg N° 2163
Ibergeregg, Passhöhe — Steinboden • SZ

Vers les klippes de l’Ibergeregg

Il y a tant de choses à voir à l’Ibergeregg! Dès l’arrêt de bus, au sommet du col, on apercevra peut-être une couleuvre à collier (non venimeuse) qui apprécie le béton chaud. En se dirigeant vers le Steinboden, on admire les imposantes klippes schwyzoises qui émergent de la forêt sombre. A la cabane Isentobel, pourquoi ne pas goûter un délicieux fromage d’alpage tout droit sorti de la cave? A mi-chemin environ, à 1500 mètres, voici l’un des hêtres les plus hauts du canton. Les sommets marquants des Mythen sont très souvent visibles. Et ici, même la forêt change de forme, passant de la forêt marécageuse à la pessière-sapinière des éboulis. Cette randonnée courte mais très variée débute au sommet du col d’Ibergeregg. Le panneau jaune indique d’abord Sternenegg. On traverse des prairies marécageuses et une forêt enchanteresse jusqu’à la cabane d’alpage de Sternenegg, dotée d’une place de repos couverte, d’où la vue sur le Muotathal et les Alpes de Suisse centrale est magnifique. Le chemin de randonnée bifurque ensuite à gauche vers Richtershüttli. Une fois ce lieu atteint – il s’agit en fait d’une étable – le balisage passe du jaune au blanc-rouge-blanc et le sentier étroit monte encore un peu par une belle pinède de montagne jusqu’à Tannboden. Un petit banc en ce lieu particulier et panoramique incite à faire une pause. Il ne reste plus qu’à passer devant les klippes verticales du Mördergruebi et à descendre au Steinboden. Le restaurant de montagne Laucheren accueille les randonneuses et randonneurs en été et les skieuses et skieurs en hiver. Le télésiège de Hoch-Ybrig permet de descendre confortablement dans la vallée à Oberiberg.
Histoire et profusion de nature à Jonschwil N° 2162
Jonschwil, Kreisel • SG

Histoire et profusion de nature à Jonschwil

Cette randonnée mène à un lieu paisible. Du moins aujourd’hui. Dans les années 1970, un article relatant les événements survenus ici au cours de la Seconde Guerre mondiale a suscité un débat national. En effet, le 10 novembre 1942 au soir, un traître à la patrie fut exécuté près de la forêt de Süsack, vers Jonschwil. Ernst Schrämli avait fourni au consulat allemand à Saint-Gall quatre grenades d’artillerie, un obus et la clé d’un dépôt militaire ainsi que quelques messages et croquis visiblement peu importants contre 500 francs et la perspective d’un visa allemand. Le journaliste Niklaus Meienberg a critiqué l’action de la justice militaire pendant la guerre: alors que les petits délinquants étaient pendus, les grands n’étaient pas inquiétés. Cette randonnée aisée donne l’occasion de débattre de ce fait historique de long en large, les randonneuses et randonneurs pouvant marcher côte à côte presque tout au long du chemin en grande partie goudronné. Celui-ci mène d’abord à Grund, une ancienne gravière reconvertie aujourd’hui en un précieux site de reproduction pour les amphibiens. La brève montée est récompensée par l’arrivée au restaurant Wildberg, dont la terrasse située sous un grand tilleul permet d’admirer un magnifique panorama. A plat pour commencer, puis en descendant à travers bois, le chemin atteint le point 630, où les personnes passionnées d’histoire peuvent faire un bref détour par Seewadel en suivant le chemin de randonnée en direction de Jonschwil. La première bâtisse à l’orée des bois est l’ancien dépôt de munitions où Ernst Schrämli fut exécuté. En longeant la localité d’Oberuzwil – où une pause peut être faite à la piscine, l’itinéraire rejoint l’étang de Bettenauer. A sa surface flottent des centaines de nénuphars blancs. C’est l’une des deux populations naturelles de Suisse. La tourbe de l’étang était extraite jusqu’en 1945. Jonschwil n’est plus très loin.