Les épiceries de village luttent pour leur survie, tout particulièrement dans les régions de montagne. Or, pour les habitantes et habitants des localités concernées, ces magasins ont un rôle central: non seulement ils leur permettent de faire leurs courses sans avoir à trop se déplacer, mais ils maintiennent aussi le lien social. Menacé comme tant d’autres, le petit magasin d’alimentation de Ramosch a entamé une nouvelle vie en 2023, grâce à une collaboration étroite entre la population locale et les autorités communales de ce village de Basse-Engadine niché à 1233 mètres d’altitude. Les randonneuses et randonneurs attaquent les 400 mètres de montée relativement raide vers Vnà juste en face de l’épicerie Butia. Au besoin, le petit bus Ramosch–Vnà permet de s’économiser cet effort. Arrivé au hameau, il vaut la peine d’admirer les vieilles maisons en pierre décorées de sgraffiti. Puis les marcheuses et marcheurs s’engagent sur la Via Engiadina (itinéraire 87 de La Suisse à pied) en direction de Tschlin.
Durant une bonne heure, ils suivent cet agréable chemin panoramique, qui offre une vue imprenable sur les sommets montagneux marquant la frontière entre la Suisse, l’Autriche et l’Italie. Plusieurs bancs invitent à faire une pause. Quant aux mayens de Chant Sura et, un peu plus loin, de Chant Dadaint, ils constituent de précieux témoins de l’agriculture traditionnelle de la Basse-Engadine. Au point 1731, il ne faut pas oublier de quitter la Via Engiadina et prendre le sentier pédestre redescendant en direction de Ramosch. Le village de Tschlin est bien visible sur la gauche, plus loin dans la vallée. Revenu à Ramosch, si l’horaire du car postal le permet, on sera bien inspiré de retourner à l’épicerie Butia, qui fait aussi office de café. L’occasion de savourer un cappuccino bien mérité et d’acheter une tourte aux noix à ramener en plaine.