Le futur empereur sillonne la Thurgovie
Le jeune Louis Napoléon adorait les chevaux. Et les femmes. Plus d’une fois, le neveu du grand empereur Napoléon Ier monta son destrier afin de rattraper les chevaux d’une calèche qui s’étaient emballés. Son ardeur à la tâche était décuplée lorsque la voiture était occupée par une jolie Thurgovienne. C’est ce que nous explique Dominik Gügel, directeur du Musée Napoléon à Mannenbach, en Thurgovie, où Louis Napoléon a passé son enfance et sa jeunesse. Tout le monde le connaissait dans la région. Toutes les maisons bourgeoises ou presque, ainsi que les fermes, avaient un jour reçu sa visite qui, souvent, se terminait en rendez-vous galant. Mais pas toujours. Il reçut également quelques paires de gifles, lorsque ces dames estimaient qu’il allait trop loin.
Cette randonnée familiale traverse le paysage que connut le jeune Louis. Elle passe au-dessus de deux ravins sauvages et romantiques, elle mène sur des hauteurs panoramiques surplombant le lac inférieur et au château de Wolfsberg (aujourd’hui un centre de congrès de l’UBS) à travers une allée de pruniers. Les randonneurs peuvent visiter la cour du château et sa glacière voûtée qui se trouve à l’extrémité sud du parking. Au XIXe siècle, on y stockait la glace destinée aux frigos en bois du bâtiment. Le château étant privé, il n’est pas possible de s’y restaurer ni d’y faire une pause.
On traverse le sentier des roses musquées pour commencer, puis on passe plusieurs fois sur le chemin des fables de Thurgovie. A Ebenöödi, les enfants peuvent caresser des animaux. Et, au bout du chemin, ils peuvent visiter le Musée Napoléon et découvrir le mode de vie austère des enfants à l’époque au cours d’une visite guidée adaptée à leur âge: manières strictes à table, peu d’attention et grandes exigences à leur égard. L’avenir de Louis Napoléon fut tout tracé par le vœu de sa mère, qui se réalisa lorsqu’il devint le dernier empereur des Français.