«La promenade m’est indispensable», écrivait Robert Walser il y a plus de 100 ans dans l’une de ses œuvres les plus connues, La Promenade. L’écrivain suisse, également connu comme le «roi des promeneurs», s’est beaucoup déplacé. Durant ses nombreuses années passées à l’institution psychiatrique de Herisau en particulier, il n’a cessé de randonner à travers les collines et vallées d’Appenzell et de Saint-Gall. «Sans la promenade, je serais mort», a écrit Robert Walser dans son récit.
Grâce à Carl Seelig, son mécène et protecteur, bon nombre de ses promenades, ou plutôt randonnées, peuvent encore être retracées aujourd’hui. L’une des plus belles relie Herisau à Saint-Gall en passant par le point de vue de Solitüde. Depuis la gare de Herisau, il faut suivre le panneau indicateur en direction de Sturzenegg et passer d’abord devant le cimetière où Robert Walser est enterré. L’itinéraire descend ensuite jusqu’au terrain de sport puis remonte jusqu’à Sturzenegg, où une ravissante auberge de campagne invite à faire une pause. Le chemin mène alors dans le ravin de l’Urnäsch, jusqu’à son embouchure dans la Sitter, où un imposant viaduc ferroviaire et un vieux pont en bois s’étirent au-dessus du cours d’eau.
Un peu plus loin en direction de Störgel vient l’impressionnante traversée du pont en treillis d’acier long de 355 mètres et haut de près de 100 mètres jusqu’à Haggen, un quartier résidentiel de Saint-Gall. Le chemin monte ensuite au point de vue de Solitüde, d’où le panorama s’étend du lac de Constance au Säntis. La descente passe par le quartier de Riethüsli avant de remonter vers la forêt de Bernegg et le château et restaurant Falkenburg, fraîchement rénové.
Enfin, le funiculaire Mühleggbahn ou le chemin des gorges de Mülenen permettent d’accéder directement à l’abbaye de Saint-Gall, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en raison de sa célèbre bibliothèque, de son couvent et de sa collégiale. La gare n’est alors plus très loin.