Rater son entrée dans la saison de randonnée

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01.07.2021 • randonneuseexperimentatrice

Rater son entrée dans la saison de randonnée

En avril, ne te découvre pas d’un fil. Ce dicton, je l’ai assimilé depuis longtemps et me garde bien de ranger mes raquettes à neige durant ce mois qui peut prendre des tournures hivernales à n’importe quel moment. En mai, fais ce qu’il te plaît. Là, c’est une autre histoire: enhardie par un généreux rayon de soleil dominical, je décide de tirer mes chaussures de marche basses de leur hibernation et de déclarer ouverte la saison de randonnée 2021. Pas folle, je choisis un itinéraire dont le point culminant, le col du Jaun, se situe à 1500 mètres, la limite de la neige à cette saison.

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Durant la montée à pic vers le col du Jaun, printemps et hiver s’emmêlent les pinceaux.

Plus je m’élève au-dessus de Weissenbach sur le chemin balisé blanc-rouge-blanc qui semble réservé à mon utilisation exclusive, plus je me félicite d’avoir osé faire le pari de la montagne si tôt dans la saison. J’imagine les autres randonneurs, agglutinés plus bas sur des collines ne dépassant pas 1000 mètres. Et lorsque mon jean – eh oui, une fois de plus, j’ai opté pour mon fidèle pantalon stretch bleu foncé -, sous l’effort combiné de la montée à pic et du soleil de midi, se retrouve trempé de sueur, je prends la chose avec philosophie. C’est avec tout autant de philosophie qu’arrivée juste sous le col, je traverse un vaste pâturage détrempé par la neige récemment fondue. Un bon test pour mes chaussures, qui tiennent admirablement le coup.

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La vue sur les Gastlosen compense (presque) la désagréable traversée d’un pâturage détrempé.

Les choses se compliquent lorsque, parvenue au col, je cherche à rejoindre le chemin balisé redescendant sur Zweisimmen. Le panneau jaune est certes là, bien visible. Mais il dépasse d’une large étendue de neige que ne vient troubler aucune trace de pas susceptible de m’indiquer la direction à suivre. Juste à côté, sur une terrasse ensoleillée, des motards sirotent une bière en me regardant d’un air amusé. Je décide d’y aller à l’instinct, là, entre deux sapins. J’enfonce dans la neige jusqu’à mi-mollet mais ne me décourage pas.

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Les pieds enfoncent dans la neige; les chaussures tiennent le coup!

Bien m’en prend: dix minutes plus tard et une centaine de mètres plus bas seulement, me voilà au sec sur un joli sentier forestier. Bon, quand j’écris «au sec», c’est une façon de parler. Mouillé jusqu’au genou, mon jean semble peser des tonnes. Je n’ai néanmoins pas le temps de m’apitoyer sur mon sort longtemps, car le prochain défi apparaît déjà dans mon champ de vision. Au beau milieu du chemin de randonnée, là où se trouvera probablement un gué d’ici quelques semaines, une rivière coule le plus naturellement du monde.

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D’ici quelques semaines, il n’y aura plus trace de cette rivière au beau milieu du chemin de randonnée.

J’ôte chaussures et chaussettes. Puis, non sans m’être retournée une bonne dizaine de fois afin de vérifier que je suis bien seule, je me résous à enlever également mon jean, qu’il ne m’est pas possible de relever plus haut que de quelques centimètres en raison de son tissu stretch. Peut-être faudrait-il que je me résolve enfin à ressortir du fond de son tiroir le seul pantalon de randonnée que je possède, reçu il y a quelques années et dont les jambes sont amovibles? Pas si vite, j’ai une meilleure idée: je pourrais couper une vieille paire de jeans pour en faire un short!

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Enfin de retour au sec, il est temps d’admirer la beauté du Simmental.

L’itinéraire: Boltigen (BE) – Weissenbach – Col du Jaun – Zimmerboden – Zweisimmen

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